L’évolution de l’élevage et la construction des « productions animales » se sont appuyées sur un changement drastique du statut de l’animal d’élevage. À partir du milieu du 19e siècle en France, la zootechnie l’a déconstruit en tant qu’animal et en a fait une « bête » : chose, outil, matière, minerai. Considérés ainsi par les procédures du travail en systèmes industriels et intensifiés, les animaux d’élevage n’en sont pas moins supposés faire preuve d’intelligence, le travail ne pouvant se faire sans leur collaboration, voire sans leur coopération. Les vaches, les truies, ne sont donc pas si « bêtes » et la majorité des éleveurs qui, au quotidien, travaillent avec elles en sont intimement convaincus. Les animaux résistent à la bêtise, persistent dans leur être animal et leur désir de vivre en relation au monde. C’est bien cette résistance, jugée nuisible à la productivité, qui conduit aujourd’hui à robotiser le travail et à accélérer l’entreprise techno-biologique de réification des animaux d’élevage.
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Avant 2014
Articles
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L’animal d’élevage n’est pas si bête
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAY -
Nourrir les villes et droit à l’alimentation
13 décembre 2012, par ClarisseAu milieu des années 2000, la population mondiale est devenue majoritairement urbaine. En 2050, plus des deux tiers des humains habiteront en ville.
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Global food losses and food waste – Extent, causes and prevention
3 novembre 2021, par Mathilde COUDRAYThe study highlights the losses occurring along the entire food chain, and makes assessments of their magnitude. Further, it identifies causes of food losses and possible ways of preventing them.
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De la hausse des prix au retour du « productionnisme » agricole : les enjeux du sommet sur la sécurité alimentaire de juin 2008 à Rome
3 novembre 2021, par Mathilde COUDRAYEn mai 2007, la rumeur de la création d’un nouveau gouvernement français sans ministère de l’Agriculture courait. Celui-ci serait éventuellement relégué au rang de secrétariat d’État. Le rapport annuel de la Banque mondiale sur le développement dans le monde sortait six mois plus tard, consacré à l’agriculture. Il dénonçait l’abandon dont ce secteur avait fait l’objet depuis plus de vingt ans. La part consacrée au secteur agricole dans l’aide publique au développement était ainsi passée de 11,5 à 3,9 milliards de dollars entre 1987 et 2005. En moins d’un an, les manifestations populaires et les émeutes que la flambée des prix a provoquées auront réussi à bouleverser l’agenda politique international et à replacer l’agriculture dans les débats internationaux. Revenir sur cet emballement médiatique et tenter de prendre du recul sur l’enchaînement des événements ne vise pas à dénoncer cette nouvelle priorité. Mais ce retour de balancier porte en lui de nouveaux risques qui pourraient bien conduire, si l’on n’y prend garde, à provoquer demain d’autres crises alimentaires.
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Physiologie du goût, ou Méditations de gastronomie transcendante
26 octobre 2021, par Mathilde COUDRAYLa Physiologie du goût est un recueil de mémoires. Mémoires d’humour, dans le ton héroï-comique, ou comment traiter de matières familières avec un rien de noblesse, un zeste de pompe ou de solennité. Cela pourrait lasser, si tout ne baignait dans la modestie et la gaieté. Brillat-Savarin est l’auteur le plus aimable qui soit. Mais il est question de cuisine. Brillat-Savarin (1755-1826) inaugure avec génie cette intellectualisation de la gastronomie qui ne devait pas cesser jusqu’à nos jours.
Il est témoin de l’époque où s’impose le restaurant, lieu pour manger, au détriment de l’auberge, refuge du voyageur sans feu ni lieu, où l’on ne faisait guère que boire et se nourrir. La cuisine se professionnalise et toute profession suscite discours ; se mettre à table est affaire de langage. Au-delà du besoin de manger, le plaisir de la table est comme une mise en scène : le luxe du désir. La nourriture désirée est une sorte de cérémonie ethnographique par laquelle l’homme célèbre son pouvoir, sa liberté de brûler son énergie "pour rien".
"En ce sens, dit Roland Barthes, le livre de Brillat-Savarin est de bout en bout le livre du "proprement humain", car c’est le désir (en ce qu’il se parle) qui distingue l’homme". (présentation de l’édition parue en 2017 chez Flammarion) -
A safe and just space for humanity : can we live within the doughnut ?
23 novembre 2021, par Mathilde COUDRAYHumanity’s challenge in the 21st century is to eradicate poverty and achieve prosperity for all within the means of the planet’s limited natural resources. In the run-up to Rio+20, this discussion paper presents a visual framework – shaped like a doughnut – which brings planetary boundaries together with social boundaries, creating a safe and just space between the two, in which humanity can thrive. Moving into this space demands far greater equity – within and between countries – in the use of natural resources, and far greater efficiency in transforming those resources to meet human needs.
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Comment mange le monde ?
27 janvier 2012, par ClarisseA côté de la sous-nutrition existent des problèmes de malnutrition, par carence (la faim « cachée ») ou par excès (l’obésité). Ces questions de santé publique liées aux régimes alimentaires ne se posent pas partout de la même manière (certains régimes sont considérés comme modèles : Japon, Méditerranée) et on observe encore une grande variété de styles alimentaires dans le monde. Pourtant, une tendance globale se dessine vers une surconsommation calorique, avec une plus forte proportion de produits animaux et transformés.
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Président de session
4 janvier 2018, par RoxaneUn des défis majeurs à venir sera de parvenir à nourrir durablement les urbains, car dans le même temps, la communauté scientifique s’accorde pour pronostiquer un avenir fait de risques de pénuries de ressources naturelles non renouvelables, liés notamment à l’urbanisation galopante.
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The place of food : mapping out the ‘local’ in local food systems
3 novembre 2021, par Mathilde COUDRAY‘Local food systems’ movements, practices, and writings pose increasingly visible structures of resistance and counter-pressure to conventional globalizing food systems. The place of food seems to be the quiet centre of the discourses emerging with these movements. The purpose of this paper is to identify issues of ‘place’, which are variously described as the ‘local’and ‘community’ in the local food systems literature, and to do so in conjunction with the geographic discussion focused on questions and meanings around these spatial concepts. I see raising the profile of questions, complexity and potential of these concepts as an important role and challenge for the scholar-advocate in the realm of local food systems, and for geographers sorting through them. Both literatures benefit from such a foray. The paper concludes, following a ‘cautiously normative’ tone, that there is strong argument for emplacing our food systems, while simultaneously calling for careful circumspection and greater clarity regarding how we delineate and understand the ‘local’. Being conscious of the constructed nature of the ‘local’, ‘community’ and ‘place’ means seeing the importance of local social, cultural and ecological particularity in our everyday worlds, while also recognizing that we are reflexively and dialectially tied to many and diverse locals around the world.
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Charlas culinarias : Mexican women speak from their public kitchens
3 novembre 2021, par Mathilde COUDRAYBy exploring how working-class Mexican women transform their home cooking abilities into an economic resource to support themselves and their families, this paper looks at the philosophical approach women give to their entrepreneurial efforts.