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Rapport 2020-2021

Nous vous proposons un rapport d’activités qui couvre les deux années 2020 et 2021, marquées par des mesures sanitaires qui ont impacté une partie de nos activités, en particulier la formation et la diffusion des connaissances (conférences).

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Nous vous proposons un rapport d’activités qui couvre les deux années 2020 et 2021, marquées par des mesures sanitaires qui ont impacté une partie de nos activités, en particulier la formation et la diffusion des connaissances (conférences).

Une équipe renouvelée

En matière de ressources humaines, la période a vu le départ de Géraldine Chaboud, chargée des projets URBAL et Foodscapes, remplacée par Ophélie Roudelle. Deux nouvelles recrues sont venues renforcer l’équipe : Marie Walser, pour nous appuyer sur la réalisation de notre ouvrage « Une écologie de l’alimentation », et Justine Labarre, chargée des projets « État des lieux de l’aide alimentaire à Montpellier » puis Vobsalim34 (Vers un observatoire des solidarités alimentaires dans l’Hérault).

En matière de gouvernance, nous avons renouvelé la composition de notre comité de pilotage après quatre années d’exercice en accueillant désormais :
▶ Michelle Holdsworth, nutritionniste, IRD
▶ Carole Lambert, ingénieure pédagogique, l’Institut Agro Montpellier
▶ Éric Malézieux, agronome, CIRAD
▶ Coline Perrin, géographe, INRAE
▶ Carole Sinfort, directrice de l’Institut Agro Montpellier

Les réunions du comité des tutelles (l’Institut Agro, CIRAD, Fondation D&N Carasso) ont eu lieu tous les six mois. Il a été décidé de rapprocher le Conseil scientifique et le Comité d’orientation stratégique et de créer un statut de chercheur collaborant à la Chaire pour les scientifiques qui s’impliquent dans des activités de dialogue interdisciplinaire ou science-société. Ce chantier doit aboutir en 2022.

Enfin, la période a vu la création de l’Institut Agro, nouvel établissement d’enseignement supérieur pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, fruit du rapprochement des trois écoles d’ingénieur : Montpellier SupAgro, Agrocampus Ouest (Rennes et Angers) et AgroSup Dijon. Plusieurs pôles thématiques de recherche et formation se constituent au sein de cet Institut, dont un futur pôle alimentation dans lequel la Chaire sera amenée à jouer un rôle important.

Une évaluation externe

À l’automne 2020, une évaluation de nos activités a été réalisée par trois experts : Yves Le Bars, président du Comité français pour la solidarité internationale et président du Conseil scientifique de l’ISARA ; Sarah Marniesse, responsable du Campus du développement de l’Agence française de développement (AFD) et Étienne Hainzelin, conseiller du président directeur général du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD).

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Parmi les différents rendus, une analyse des forces et faiblesses a révélé les points suivants :
▶ forces : l’approche systémique, avec un positionnement clair, une thématique bien délimitée, pertinente et trois piliers d’activités complémentaires ; la consolidation du mastère spécialisé IPAD ; la qualité des événements organisés ; l’ancrage territorial ; le soutien des institutions ; le label UNESCO ;
▶ faiblesses : une gouvernance pas complètement stabilisée ; faibles interactions avec les grandes entreprises agro-alimentaires ; ouverture internationale insuffisante ; manque de travaux d’analyses prospectives.

De nouvelles orientations stratégiques

Forts des retours de cette évaluation externe, nous avons élaboré un nouveau projet stratégique pour la période 2021-2023.

Défendre une approche holistique de l’alimentation...

La Chaire entend se positionner comme un espace singulier et reconnu de construction, réflexion et diffusion d’une approche holistique de l’alimentation pour nourrir les chemins de transition. C’est-à-dire une approche qui relie entre eux les grands défis de durabilité, les différentes disciplines et les différents acteurs de l’alimentation. Car si la thématique de l’alimentation durable s’est imposée assez largement dans le débat public ces dix dernières années, elle reste encore trop souvent cloisonnée.

Pour affirmer cette ambition, la première évaluation externe de la Chaire avait conclu en la nécessité de formaliser notre approche dans un ouvrage. C’est le travail que nous avons mené pour l’édition en 2021 de « Une écologie de l’alimentation », ouvrage en forme de bilan de dix années d’activités. Édité chez Quae en format papier et électronique en accès libre, il est également publié sur notre site Internet dans une version enrichie par l’ensemble des ressources écrites et vidéos publiées ces dix dernières années.

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Deux importants projets de recherche auxquels la Chaire a été associée ont permis de mettre en œuvre des applications de cette approche holistique :
▶ le projet URBAL a permis de tester une méthode qui permet d’identifier des chemins d’impact d’innovations sur toutes les dimensions de la durabilité à partir d’une vision reconnaissant le caractère multidimensionnel de l’alimentation ;
▶ le projet « Foodscapes » sur les paysages alimentaires a révélé que ce sujet peut mobiliser les citoyens pour participer à la construction de leur système alimentaire et devenir ainsi un objet de démocratie alimentaire.

... avec une attention particulière aux enjeux de précarisation et de solidarités alimentaires

Les enjeux de précarisation et de solidarité alimentaires ont été mis à jour avec la crise de la Covid-19. Si à court et moyen terme, des crises climatiques, environnementales, sanitaires, économiques, sociales et politiques semblent devoir se multiplier, l’enjeu d’éviter une marginalisation sociale des plus vulnérables apparaît plus crucial que jamais. Cette marginalisation concerne tant les conséquences des crises que les actions mises en œuvre pour les prévenir ou transformer les systèmes (alimentation durable) ou en atténuer les conséquences (résilience).

Cette dimension sociale de la durabilité des systèmes alimentaires est pourtant moins documentée que d’autres. De même, les expériences d’actions de solidarité qui ne passent pas simplement par des compensations (aide alimentaire par exemple), mais par une meilleure intégration de toutes les populations dans la société sont encore peu développées.

La Chaire entend porter un effort sur ces questions, à travers différentes activités de formation, de dialogues sciences-société et d’expérimentations de recherches-actions co-construites et co-pilotées avec des acteurs de la recherche, des innovations sociales et des politiques.

Ainsi, en 2020-2021, la Chaire s’est notamment investie sur :
▶ la production de cinq policy briefs (SoWhat ?) sur le thème de la précarité alimentaire ;
▶ la construction d’une plateforme Internet de ressources, Précalim’ ;
▶ l’organisation d’un webinaire sur le droit à l’alimentation ;
▶ la création d’un module de formation sur les solidarités alimentaires au sein du Mastère Spécialisé IPAD ;
▶ la réalisation d’un état des lieux de l’aide alimentaire de la Ville de Montpellier et la participation à ses États généraux de la solidarité alimentaire ;
▶ la participation au projet SOLACI sur l’analyse des solidarités alimentaires citoyennes menées dans l’Hérault durant la crise sanitaire ;
▶ le lancement du projet Vobsalim34 avec la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) Occitanie, pour la réalisation d’un observatoire des solidarités alimentaires dans l’Hérault.

Cette ambition générale se décline en trois objectifs opérationnels, transversaux à l’ensemble de nos activités.
(1) Internationaliser nos activités
(2) Lier davantage recherche-actions...
(3) ... et accompagner les acteurs œuvrant aux politiques

En conclusion

La reconnaissance de la Chaire pour son approche holistique de l’alimentation est confirmée, notamment par son ouvrage. Sa valorisation et celle des projets de recherche qui ont illustré cette approche doit continuer de nous mobiliser. L’inflexion vers les questions de précarisation et de solidarité se traduit déjà par plusieurs activités importantes qui nous engagent pour les années à venir. Deux chargées de mission de l’équipe sont désormais entièrement investies sur ces questions. L’internationalisation, en particulier vers les Suds, est amorcée par le montage de plusieurs gros projets et doit se poursuivre, au-delà d’une dépendance aux projets toujours circonscris dans l’espace et dans le temps, par la réactivation du réseau Unitwin. L’ancrage dans des actions se poursuit à Montpellier et des collaborations avec des acteurs politiques et de la société civile se renforcent. La collaboration avec les entreprises se réactive mais reste encore insuffisante.

Les ressources financières se sont diversifiées, essentiellement au travers de projets, sans toutefois s’éparpiller par rapport aux orientations stratégiques. La réforme de la gouvernance a commencé mais reste à achever.

L’année 2022 semble marquer un tournant dans les problématiques alimentaires : un nouveau contexte liée à la guerre en Ukraine qui sert de prétexte à une remise en cause des considérations environnementales ; l’affirmation d’un discours de fuite en avant technologique comme narratif d’espoir dans l’avenir ; la radicalisation de certaines positions de contestation du système en place ; etc. Autant de changements qui appellent à adapter nos activités à ces nouveaux contextes et agendas.

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