Le diagnostic de la situation alimentaire mondiale est très préoccupant : la FAO estime que deux milliards d’individus souffrent de la faim ou de carences alimentaires sévères et, selon les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé, environ un milliard de personnes seraient atteintes d’obésité.
Cette situation est aggravée par l’augmentation des prix des denrées alimentaires et par de nouvelles contraintes posées aux systèmes agraires : changements climatiques, spéculation financière, concurrence avec les biocarburants, etc.
Une « alimentation durable » serait liée à des modes de production agroalimentaire et de commercialisation qui respecteraient l’équité économique et sociale et préserveraient l’environnement, la santé et la diversité culturelle. Mais sous l’influence conjuguée de l’évolution des modes de vie, de la concentration et de la financiarisation de l’industrie agroalimentaire et de la distribution, le modèle alimentaire industriel de masse, qui tend à devenir dominant, répond de moins en moins à ces critères de durabilité. Dès lors se pose la question de savoir comment faire de l’alimentation durable un « bien commun ».