Santé, corps et alimentation chez les jeunes mangeurs casablancais au temps du Covid 19

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Oumaima AMAL

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Sur la base d’une enquête ethnographique (environ trente entretiens semi-directifs avec une répartition égale entre hommes et femmes et une observation participante), conduite à partir du mois de mars 2020 à Casablanca, nous proposons une communication sur les pratiques alimentaires et les représentations du corps et de la santé chez les jeunes mangeurs casablancais de 18 à 34 ans, dans le contexte actuel de crise sanitaire liée au Covid 19.

L’enquête de terrain interroge trois temps de la trajectoire des mangeurs à savoir : avant, durant et après le confinement dû à la crise sanitaire, l’objectif étant de déceler les changements intervenus au niveau de l’alimentation quotidienne en période de pandémie en lien avec les préoccupations de santé, la représentation du corps et l’organisation des rapports de genre. Nous cherchons donc à comprendre l’expérience alimentaire des mangeurs durant le confinement et en quoi elle diffère entre l’avant, le pendant et l’après confinement, ainsi que les   dynamiques au sein de la famille autour de l’alimentation, en termes de rapports de genre.

Quelles seraient alors les pratiques et les comportements alimentaires des jeunes mangeurs casablancais avant, durant et après le confinement ?  Dans ce contexte, quelle place et quels contours prennent les préoccupations de santé ? Quel lien sont fait entre alimentation, corps et santé ? Et sur quoi nous renseignent ces changements sur les rapports sociaux de genre ?

Pour tenter de répondre à ces interrogations, nous nous intéressons aux habitudes alimentaires des « mangeurs » urbains et à leurs représentations de la santé et du corps (féminin et masculin), et ce qu’ils qualifient comme étant une « bonne santé » (en arabe :siha jayida/saha mezyna) et un « corps sain » (en arabe :Jism salim/shih) .